Comme lui, les commerçants victimes ne savent plus à quel saint se vouer et se sentent impuissants. D’autres, ceux qui ont pu sauver quelques marchandises, se sont installés aux environs du marché hier pour les vendre, bien qu’ils soient encore dans un état de choc. Ils sollicitent également des secours d’urgence émanant des autorités compétentes. Un appel à l’aide confirmé par le maire de la Commune urbaine d’Antsirabe et le député élu à Antsirabe.
Une aubaine pour les voleurs
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Bon nombre de marchands ont tenté de sauver des articles pendant que les flammes ont ravagé une partie du marché de Sabotsy. Mais des voleurs en ont profité pour dérober les marchandises sorties, d’autant plus que la sécurité a fait défaut en plein drame.
« Nous avons croisé des gens en train de porter en courant des bals de friperie et des rouleaux de tissus, pendant que les autres se sont donné la main pour éteindre les flammes dans le marché. C’est comme si les voleurs se sont donné rendez-vous aux 4 portails du marché pour s’emparer du reste des marchandises. Pendant ce temps, les marchands se sont alertés à sortir les articles étalés dans leurs boutiques. Nous avons avisé les éléments des Forces de l’ordre sur ce problème, mais c’était trop
tard », témoigne un riverain du marché en flamme. D’ailleurs, les conseillers municipaux de la Commune d’Antsirabe condamnent cet acte et interpellent les autorités compétentes à prendre des mesures drastiques pour arrêter les profiteurs.
Un patrimoine réduit en cendres
Le marché de Sabotsy Antsirabe date de l’époque coloniale. Il s’agit de l’un des plus grands marchés du continent africain. Tous les types de commerce y sont représentés, depuis les fruits et légumes jusqu’aux quincailleries et boutiques de téléphonie, en passant par les vêtements et accessoires, la poissonnerie, l’épicerie, les grossistes en PPN, etc. Le marché a fait face à une hausse considérable de l’effectif des marchands ces derniers temps, au point que l’organisation y laisse à désirer. Quant à l’incendie survenu lundi dernier, les étals en bois et la promiscuité a favorisé la propagation rapide des flammes, notamment avec les coups de vent. L’accès y était difficile pour les soldats du feu. Il a fallu plus de 6 heures pour maîtriser les flammes.
Tout comme les marchands, les habitants d’Antsirabe ont exprimé leur désarroi et leur angoisse hier. « Il y aura encore du pain sur la planche pour le redressement de ce marché, un lieu emblématique de la ville d’Antsirabe au même rang que "Ranovisy" ou "Ranomafana" », lance Jeannot R., résident de la ville d’eaux depuis plus de 30 ans. Quoi qu’il en soit, des mesures temporaires ont été prises par la Mairie, du moins pour sécuriser les lieux et organiser la circulation environnante. Affaire à suivre !
Recueillis par Patricia R.